ETRAVE RONDE NOUVEL O30.1

@ Farfa III 
Nous avons tous à l’esprit les magnifiques tableaux des clippers, puis des photos des courses de l’América avec des voiliers d’une rare élégance présentant des étraves étroites à guibre marquée. Un récent et magnifique exemple dans nos mémoires est le Penduick III…
 
Rendons à César ce qui lui appartient : la suppression des étraves verticales et étroites existe depuis longtemps : les plus anciens auront le souvenir des Caravelles d’écoles de voiles (mais toujours à l’œuvre !) ou encore des FireBall pour les régatiers. Les plus jeunes continuent leur apprentissage sur les extraordinaires Optimist qui n’ont de caisse à savon que l’aspect. Pour les faire avancer il en faut maîtriser l’assiette ! Belle école.
Mais il s’agissait là de déplacements légers, partant vite au planning.
 
En matière de voiliers de course-croisière, nous avons eu à nous conformer aux normes IOR de l’époque, anglaises, du temps des régates Quarter ou Haf-tonners dans les années 70-80.
Ces règles privilégiaient, en continuum des années passées, les performances en remontée au vent. Des architectes français y ont brillé : exemple André Mauric avec « Impensable » qui est devenu le First30… sur lequel a travaillé l’archi Gilles Vaton.
 
Ensuite les archi frenchies ont développé des coques planantes qui ont modifié les repères et les classements… Liste infinie. Exit la domination anglaise !
 
A ma connaissance, le premier architecte français à avoir su imposer une étrave ronde sur un voilier de croisière de grand série est le même Gilles Vaton avec le Kelt 29 (devenu Feeling) qui a de plus remporté quelques succès en courses dès la fin des années 80. (Photos)
 

Pourtant on ne parlait pas encore de coques planantes allégeant l’étrave dans la brise. Pourtant il avait été assez novateur pour élargir les arrières et proposer une jupe AR sur ce petit voilier.
 
Aujourd’hui les étraves arrondies ont leur heure de gloire avec les victoires de l’archi David Raison en 6.50 qui a tout optimisé sur son plan (formes, poids etc) .
 
Sans doute Bénéteau a pu s’inspirer de ce travail de l’archi Vaton d’il y a près de 40 ans ?
 
Pour conclure mon hommage à Gilles Vaton, c’est lui qui a su convaincre les « experts en assurance » que mon Fisrt 30 terriblement osmosé ne devait pas partir à la poubelle car un F30 est indestructible. Il a été sauvé (certes à grand-frais) mais mon bonheur est qu’il navigue toujours, entre les mains de jeunes voileux ! (photos)

Un autre paradoxe architecturale qui peut nous occuper lors de ces si longues soirées hivernales:les vainqueurs du Trophée Jules Verne.
Pendant plus de 10 ans, de 1993 à 2005, les vainqueurs étaient régulièrement des grands catamarans, on ne peut pas dire tous, car il y a eu l’exception Kersauson, mais on peut constater l'hégémonie des catamarans dans les courses océaniques; le dernier détenteur de ce trophée avec un catamaran fut un Orange en 2005.
Et puis, soudainement, il n'y eu plus que des trimarans pour ces courses tour du monde, voir pour toutes les autres.
A l’exception de la course América et de ses foilers catamarans, plus foilers que catamarans, le catamaran de course a disparu de nos écrans.
Et qui peut infirmer que dans 20, 50 ans, on retrouvera des catamarans dans les courses océaniques ? Ou des étraves fines comme des lames de rasoir pour nos chers boats ?
Qui vivra verra